Publié le 20 juillet 2021 par .

S’il est une maladie redoutable, c’est bien le feu bactérien. Arrivé en France dans les années 1970, le feu bactérien est, comme son nom le laisse deviner, une maladie provoquée par une bactérie, l’Erwinia amylovora, qui se veut très contagieuse. Elle peut provoquer des dégâts considérables, entre autres dans les vergers chez les arboriculteurs, mais aussi dans les jardins privés et entraîner la mort rapide des arbres ou arbustes touchés.

Insidieuse, la maladie s’attaque principalement à certaines variétés de la famille des Rosacées et est strictement réglementée par la loi. Quant aux traitements, ils sont drastiques.

C’est quoi exactement le feu bactérien ?

Originaire d’Amérique du Nord, le feu bactérien s’est propagé en France dans les années 1970.

Causée par la bactérie Erwinia amylovora, cette maladie dangereuse et extrêmement contagieuse entraîne le dépérissement puis la mort de certains végétaux de la famille des Rosacées en seulement une saison.

La maladie se propage très rapidement par l’intermédiaire des oiseaux, des insectes, des phénomènes climatiques comme la pluie et le vent, mais aussi par l’homme et en particulier ses outils mal désinfectés. Comme nombre de maladies bactériennes, le feu bactérien se développe lorsque le temps est plutôt chaud (entre 18 et 24 °C) et humide, le plus souvent au printemps, au moment de la floraison.

Opportuniste, la maladie entre par les ouvertures naturelles de la plante, à savoir les fleurs, mais aussi les blessures provoquées par des tailles trop sévères, la grêle ou le vent. Elle ne vise pas particulièrement les sujets faibles. Au contraire, c’est une maladie de vigueur qui touche des arbres vigoureux. En hiver, la maladie se cache dans les chancres pour mieux ressurgir au printemps et disséminer partout.


Comment le reconnaître ?

On repère le feu bactérien à la combinaison de plusieurs symptômes :

  • Des tâches brunes ou rousses apparaissent sur les feuilles qui finissent par flétrir et se dessécher comme si on les avait passé par le feu.
  • Les boutons floraux et les jeunes pousses se nécrosent, deviennent bruns et sèchent, les rameaux se recourbent en crosse.
  • Au niveau des parties nécrosées, apparaît un écoulement d’un exsudat blanchâtre à brun, le plus souvent sous forme de gouttelettes.

Une fois que la maladie s’est propagée, des chancres apparaissent en automne sur les branches charpentières ou fruitières, sur les rameaux et le tronc.

Si vous grattez l’écorce ou coupez une branche, le bois a une couleur brun rougeâtre.

Bizarrement, bien qu’atteints par la maladie, les feuilles, les boutons floraux, les fruits ou les jeunes pousses, ne tombent pas. Ils donnent l’impression d’avoir été brûlés.

Feu bactérien du poirier
Feu bactérien du poirier – Crédit photo © saya1949

Quels sont les végétaux sensibles au feu bactérien

Si le feu bactérien s’attaque principalement à certains arbres fruitiers à pépins, il peut aussi toucher des arbustes d’ornement et des arbustes sauvages. Ainsi, parmi les fruitiers à pépins sont particuliers sensibles les cognassiers à coings (Cydonia), les poiriers (Pyrus), les pommiers (Malus) et les néfliers (Mespilus germanica).

Du côté des arbustes d’ornement, on peut citer les amélanchiers, les cognassiers du Japon, les cotoneasters, les aubépines, le néflier du Japon, le Photinia davidiana, les pyracanthas et les sorbiers.

Certaines variétés font même l’objet d’une interdiction totale de plantation et de multiplication. On les retrouve dans l’arrêté du 12 août 1994.

Ainsi, la plantation de la poire passe-crassane est désormais interdite en France et d’autres espèces sensibles sont soumises à autorisation du gouvernement. De même,si vous détectez ou soupçonnez un feu bactérien sur vos arbres ou arbustes, vous avez l’obligation de le déclarer en mairie.


Comment lutter contre le feu bactérien ?

Il n’existe en France aucun traitement curatif pour stopper la progression du feu bactérien. Seule la bouillie bordelaise qui contient du cuivre peut limiter la contagion.

Pour se débarrasser du feu bactérien, il n’y a qu’un seul remède :couper drastiquement et brûler les parties infectées par la maladie. Ainsi, tous les rameaux contaminés doivent être coupés entre 30 à 60 cm au-dessous des blessures et signes de maladies. Tous les déchets seront brûlés immédiatement. Procédez à cette opération par temps sec et évitez d’arroser les jours qui suivent l’intervention. Une fois cette opération terminée, désinfectez avec le plus grand soin les outils qui ont servi à la coupe avec de l’alcool à 70.

En parallèle, supprimez les chancres où se nichent les bactéries et cicatrisez-les bien.

En revanche, les sujets les plus touchés seront arrachés et brûlés au plus tard fin octobre, après signalement à la mairie.


Et après?

Si votre arbre refleurit, supprimez toutes les fleurs. Surveillez également les espèces sensibles qui poussent dans les haies près de chez vous, comme les aubépines sauvages ou les sorbiers. Lorsque votre arbre a perdu ses feuilles, vérifiez la présence de chancres et grattez-les. Éliminez aussi les feuilles qui pourraient rester accrochées à l’arbre.

Au printemps suivant, en prévention, pulvérisez les arbres et arbustes sensibles au purin de prêle ou à la décoction d’argile.

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