Publié le 1 juillet 2022 par Nicolas.
Chaque année, c’est la même chose : vous vous demandez comment conduire au mieux ces tomates qui jouent les rebelles. Car, outre la taille, l’étêtage et l’effeuillage, le tuteurage des tomates est un sujet qui divise.
Chaque jardinier y va de sa méthode, de son truc infaillible, de son astuce de pro… Bref, difficile de s’y retrouver. En toute impartialité, je vais faire le point sur les différentes techniques du tuteurage de la tomate, les multiples tuteurs et attaches avec leurs avantages et inconvénients.
Pourquoi tuteurer les tomates?
Vigoureuse, exubérante…Les termes pour qualifier la tomate ne manquent pas. Car ce légume-fruit est dit de port indéterminé, ce qui signifie que la tomate pousse continuellement, à la manière d’une liane.
Entre parenthèses, si vous ne voulez pas vous compliquer la vie, optez pour des tomates à port déterminé et buissonnant qui dispose d’une croissance contenue. Ainsi la Roma, très utilisée en Italie pour la confection des sauces tomate, appartient à cette catégorie de tomates au port déterminé.
Mais revenons à notre tuteurage ! Pourquoi est-il donc incontournable ?
- Les tiges de la tomate manquent de rigidité. Les tuteurer leur permet de se tenir droites et de ne pas plier sous le poids des tomates les plus grosses
- Tuteurées, les tomates résistent mieux au vent
- Avec un tuteur, la cueillette des tomates est facilitée
- Les tomates bénéficient d’un meilleur ensoleillement pour mûrir
- L’aération des pieds de tomates est facilitée, ce qui limite la propagation de maladies cryptogamiques comme le mildiou
- La taille et l’entretien sont plus simples sur un pied de tomate tuteuré.
Quand installer les tuteurs à tomates ?
Les tuteurs de tomates s’installent le même jour que la plantation des tomates, soit à la mi-mai pour la plus grande partie des régions. Ainsi, tout risque d’abîmer le système racinaire est exclu.
Le tuteur s’enfonce d’environ 20 cm dans le sol et doit être placé à 5 cm du pied de tomate. Certains jardiniers préconisent même d’installer le tuteur avant le pied de tomate. Pourquoi pas mais pensez à bien enrichir votre terre auparavant.
Quel type de tuteurs pour les tomates ?
En matière de tuteurage de tomates, deux choix s’offrent à vous, qui dépendent de votre budget et de vos convictions. Soit vous jouez le recyclage et utiliser ce que la nature vous offre ou ce dont vous disposez, soit vous vous tournez vers les solutions proposées par les jardineries et sites spécialisés. De même, suivant la superficie de votre potager, de votre balcon ou jardin, et surtout vos capacités de bricoleur, n’hésitez pas à tester des méthodes alternatives.
Les tuteurs droits
Ce sont les tuteurs les plus répandus qui se distinguent par leur forme en tige simple. Ils bénéficient d’une bonne stabilité et conviennent pour toutes les tomates qui sont attachées au tuteur via des liens. Il faut un tuteur par pied de tomate. Ces tuteurs droits sont disponibles en différents matériaux :
- Sous forme de piquets en bois de châtaignier, noisetier, acacia, hêtre…Ce sont des tuteurs très résistants qui doivent être traités pour résister aux insectes xylophages
- En bambous, les tuteurs sont légers mais très solides. Un seul bémol : leur aspect lisse ne facilite pas la pose de l’attache.
- En métal. Ce sont évidemment les tuteurs les plus robustes qui résistent à tout. On peut ainsi en trouver en aluminium, inoxydable, ou recycler des fers à béton utilisés pour la construction
- En plastique. Ces tuteurs à tomates sont fabriqués en polypropylène recyclé, un matériau résistant et suffisamment rigide. Un peu chers tout de même!
- En fibre de verre. Ces tuteurs résistent aux intempéries, à la moisissure et bénéficient d’une importante durabilité. À réserver pour les petites parcelles de tomates au vu de leur coût.
Les tuteurs spiralés
Ces tuteurs en acier galvanisé sont sensés permettre à la tomate de grimper seule. Or, dans les faits, ce n’est pas toujours le cas, surtout pour les tomates à gros fruits. Il est donc nécessaire d’attacher les tomates.
De plus, ils sont assez difficiles à enfoncer dans le sol et paraissent moins stables que d’autres solutions. À réserver pour les tomates de petit calibre.
Les tuteurs assemblés
Pour apporter un peu plus de stabilité à leurs pieds de tomates ou pour les cultiver de façon palissée, certains jardiniers créent des tuteurs assemblés, le plus souvent en bois ou en bambous. Il en existe différentes formes:
- L’assemblage en V inversé consiste à relier deux piquets droits unis par le haut par une attache pour former un V à l’envers. Pour renforcer la structure, on relie les piquets par une tige horizontale. Cette technique évite la taille.
- L’assemblage en tipi est constitué de 3 ou 4 tuteurs reliés à leur sommet par une attache solide. C’est une forme de tuteurage idéale pour les zones très ventées et les tomates de type Cœur de bœuf.
La corde à linge et les ficelles
Si vous cultivez vos tomates en serre, vous savez à quel point y installer des piquets peut être compliqué de par les potentiels risques de percement. Le système de la corde à linge et des ficelles verticales, fixées dans le sol par des sardines, est donc le plus pratique à mettre en œuvre.
Le système facilite également la taille et la récolte. En revanche, ne tendez pas trop les ficelles qui doivent rester lâches
Le treillis
Que vous le fabriquiez vous-même avec des piquets en bois ou, mieux encore, des bambous, le treillis ou treillage permet de cultiver des tomates le long d’un mur ou sur un balcon. Les fruits profiteront d’ailleurs de la réverbération de la chaleur.
La cage à tomates
Pour les jardiniers un peu plus fainéants, la solution de la cage à tomates, inspirée de la permaculture, peut être intéressante. Cette méthode permet en effet de libérer le jardinier (et accessoirement la tomate !) des contraintes de la taille, des arrosages réguliers, tout en augmentant la rentabilité.
Ce système de tomates en cage vise à conduire les tomates à l’intérieur de cages en grillage. Au centre, un contenant percé et semi-enterré est utilisé comme réserve d’eau. On peut planter 3 à 4 pieds de tomates par cage. Il est également possible d’utiliser ce système de cage à tomates sans réserve d’eau.
Quels que soient les tuteurs que vous utilisiez, il est impératif de les nettoyer avec soin à la fin de la saison.
D’abord à la brosse métallique pour enlever toute trace de terre, ensuite en les pulvérisant de bouillie bordelaise, un fongicide puissant pour éliminer les champignons. Une fois cet entretien fait, entreposez vos tuteurs dans un endroit sec et aéré.
Que penser des tuteurs à réserve d’eau ?
Depuis peu, les fabricants proposent des tuteurs à réserve d’eau pour les tomates. Fabriqués en PVC, ils sont constitués d’une tige et d’un contenant percé ou associé à un goutte-à-goutte réglable.
La tomate bénéficie donc d’une humidification continue. Certes, ces tuteurs à réservoir d’eau sont très pratiques lors des longues absences ou pour les jardiniers oublieux.
Pour autant, ils mettent la tomate sous perfusion car les racines sont en contact continu avec l’eau et ne se développent pas en profondeur. La saveur risque aussi de pâtir de ce système car les tomates sont gorgées d’eau. Pour des tomates plus savoureuses, mieux vaut espacer les arrosages. Découvrez tous mes conseils pour bien arroser vos tomates : Quelle est la fréquence d’arrosage des tomates ?
Comment attacher les plants de tomates au tuteur?
Là encore, différents types de liens sont envisageables. Quant à la technique, elle est simple mais doit absolument préserver la tige de la tomate.
Les différents types d’attaches
Le choix s’opère entre les attaches en fibres naturelles et les attaches du commerce :
- Les liens en raphia, fibres de coco ou de chanvre sont d’origine naturelle donc biodégradables. Ils sont très souples mais peuvent être parfois difficiles à nouer solidement
- Les liens plastique cranté sont réglables mais à usage unique
- Les liens en fil de fer plastifié sont solides mais peuvent blesser la tige de la tomate
- Les clips en PVC sont très pratiques mais un peu onéreux si vous avez beaucoup de pieds de tomates.
La technique pour lier les tomates au tuteur
L’objectif est d’attacher solidement la tomate sans serrer. Il est donc primordial de laisser un peu de mou entre la tige et le tuteur afin que la tomate puisse grossir sans blessure et sans étranglement, toujours source d’entrée de maladies.
Pour être certain de limiter les risques, faites un nœud en 8. Commencez par attacher le lien au tuteur avec un double nœud puis faites une deuxième boucle pour ceinturer la tige. Les attaches peuvent se poser dès la pose du tuteur, mais vous pouvez aussi attendre les premières fleurs pour le faire.
Cultiver des tomates sans tuteur, c’est possible ?
Toutes les variétés de tomates peuvent se cultiver sans tuteur mais vous prenez le risque d’avoir des maladies cryptogamiques dues à l’humidité du sol. De plus, il est préférable d’arroser les tomates sans mouiller le feuillage. Donc, sans tuteur, c’est plus difficile.
Pour autant, vous avez le choix de cultiver des tomates à port déterminé ou bien de faire reposer vos pieds sur des cagettes. Ce système maintiendra vos tomates à l’abri de l’humidité mais il vous faudra un peu de place et beaucoup de cagettes !
Nos articles autour de la tomate
- Pourquoi planter des œillets d’Inde entre les tomates ?
- Comment bien récolter ses graines de tomates ?
- Comment tailler ses pieds de tomates au potager ?
- Les formes et variétés de tomates
- Qu’est ce qui différencie un fruit d’un légume ?