Publié le 22 juillet 2022 par Nicolas.
Sur une mare ou un étang, un bassin de jardin ou même dans une piscine, il n’est pas rare de voir ces fameuses araignées d’eau qui se déplacent à la manière de patineuses sur la surface de l’eau.
Dotées de très longues pattes, elles ont la capacité de flotter et de se mouvoir sur les eaux calmes. Mais quel est donc cet insecte extraordinaire qui ne présente aucun danger ?
Anatomie d’une araignée d’eau
D’emblée, il est important de corriger une erreur de langage. L’araignée d’eau n’est pas une araignée !
Un Gerris (puisqu’il s’agit de son nom scientifique) est un insecte de la famille des Gérridés (Gerridae) qui abrite également les punaises.
Ce qui signifie que l’araignée d’eau est en fait une punaise aquatique, un insecte hémiptère qui est doté de 6 pattes (l’araignée en a 8).
En Europe, il existe une dizaine d’espèces différentes, longues de 5 à 18 mm.
Quatre de ses pattes sont très longues et fines, deux autres beaucoup plus courtes. Elles lui permettent tout à la fois de se déplacer en mouvements souvent très fluides et de capturer ses proies qui sont absorbées par un rostre piqueur-suceur.
Alors, certes, un Gerris est capable de piquer (assez douloureusement) l’homme mais, finalement, il y a bien peu de chance que vous vous retrouviez en tête à tête avec cet hémiptère.
Les extraordiaires propriétés des pattes des Gerris
Pour autant, ces pattes présentent aussi des particularités qui permettent à l’araignée d’eau de flotter et de se mouvoir sur la surface de l’eau.
L’extrémité des pattes des Gerris est recouverte de poils enduits d’un pellicule huileuse.
Elles sont dites hydrophobes, c’est-à-dire qu’elles donnent l’impression de repousser l’eau des surfaces calmes et stagnantes comme les lacs, les marais et mares, les étangs, les flaques…
Concrètement, ses pattes postérieures influent sur la direction, à la manière d’un gouvernail, les pattes centrales « poussent » l’eau comme des rames.
Grâce à leurs pattes, les araignées détectent aussi les mouvements et vibrations d’une potentielle proie ou du mâle en période de reproduction.
En revanche, bien qu’il passe ses journées dans l’eau, il ne sait pas nager !
Le cycle de reproduction des araignées d’eau
C’est du printemps à la fin de l’été que l’araignée d’eau va penser à assurer sa pérennité. Le mâle va donc partir en quête d’une femelle, en se déplaçant de nuit.
Comme il s’agit d’un insecte macroptère, il est capable de voler pour conquérir d’autres femelles et par là même d’autres territoires.
Un assèchement de son environnement peut aussi le pousser à migrer. Car les Gerris sont particulièrement grégaires et vivent en groupe d’une dizaine d’individus.
L’accouplement se fait au fil de l’eau, pendant plusieurs jours.
Une fois l’acte accompli, le mâle meurt. Ensuite, la femelle pond ses œufs sous des feuilles. Les punaises d’eau qui en sortent passent par le stade larvaire avant de devenir adultes.
Deux éclosions ont lieu par saison.
La première en mai donne naissance à des Gerris qui ne vivront que 4 mois. La deuxième laisse plus de chance aux araignées d’eau qui patienteront jusqu’au printemps suivant en hibernant.
De quoi se nourrissent les punaises d’eau ?
L’araignée ou punaise d’eau est un prédateur carnassier. Grâce à son puissant rostre, elle injeste de sucs digestifs dans ses proies, avant d’en aspirer le contenu.
Elle capture tout autant des invertébrés vivants que morts parmi les moustiques, mouches, bourdons…
En bref, tous les insectes qui, comme elle, vivent sur l’eau, mais aussi sous l’eau ou qui, par mégarde, y sont tombés. En bref, tout ce qui peut lui tomber sous le rostre !