Publié le 5 juillet 2023 par Nicolas.
Avec ses jolies couleurs et sa rondeur, la coccinelle est un coléoptère très sympathique que l’on est toujours content de croiser au potager.
Pourtant, sous cette carapace se cache une véritable exterminatrice de pucerons, sans foi ni pitié, qui n’a guère de prédateurs. Un appétit vorace qui en fait une auxiliaire efficace au jardin.
Pourquoi la coccinelle est un prédateur naturel des pucerons ?
Reconnaissable à sa robe rouge ponctuée de sept points, la coccinelle adulte est capable de manger 50 pucerons par jour alors que les larves (nettement moins colorées) en engloutissent près de 200 au quotidien.
Comprendre la relation entre la coccinelle et les pucerons
On peut se demander pourquoi les pucerons attirent tant les coccinelles au point que les femelles pondent à proximité de colonies ? Ainsi, les larves tout juste écloses se jettent, à mandibules perdues, sur ce garde-manger.
Trois raisons expliquent cette relation intime entre coccinelles et pucerons, nourricière pour les unes, dévastatrice pour les autres :
- Les pucerons exsudent du miellat, un liquide sucré issu de l’excès de sève absorbée qui aurait la capacité d’attirer les coccinelles de par sa teneur en tryptophane, un acide aminé
- Ce miellat favorise le développement d’une maladie cryptogamique, la fumagine. Et les coccinelles ne sont pas insensibles à ces champignons dont elles se nourrissent occasionnellement. De plus, les feuilles des plantes atteintes de cette fumagine libèrent des substances liées au stress. Les coccinelles les détecteraient tout comme elles détectent les signaux des plantes attaquées par les pucerons
- Les coccinelles sont aussi capables d’identifier certaines phéromones libérées par les pucerons, notamment en cas d’alerte et de peur. De même, elles sont aptes à détecter les signaux odorants laissés par les fourmis qui exploitent et protègent les pucerons !
Autant dire que les coccinelles ont tous les atouts pour dénicher la moindre colonie de pucerons. Et elles ne s’en privent pas.
Les avantages de l’usage de prédateurs naturels dans la lutte contre les pucerons
Pour venir à bout des pucerons, il existe de nombreuses solutions naturelles, plus ou moins efficaces : le savon noir dilué dans l’eau à pulvériser sur les colonies, le pyrèthre végétal et, pour les arbres fruitiers, le lait de chaux badigeonné sur les troncs.
Ces remèdes sont certes efficaces mais surtout destructeurs.
En effet, tous les insectes, parasites ou auxiliaires, trépassent.
Il est également possible d’utiliser la puissance du jet d’eau pour faire disparaître les pucerons. Ou encore de les écraser à la main ! Ou encore d’introduire des larves de coccinelle du commerce.
Encore faut-il parfaitement connaître l’espèce de pucerons pour cibler l’attaque. De plus, ces prédateurs introduits risquent d’aller voir ailleurs…
Évidemment, on bannit les pesticides et autres produits chimiques, dorénavant interdits dans les potagers.
Mieux vaut donc rétablir un équilibre au sein de son jardin pour attirer naturellement les coccinelles (mais aussi d’autres prédateurs des pucerons comme les chrysopes ou les syrphes, ou encore les mésanges).
Elles s’y installeront durablement, s’y nourriront, s’y reproduiront et y hiberneront. Et c’est le meilleur moyen de rétablir la biodiversité sur le long terme.
Pour autant, aussi bizarre que cela puisse paraître, les pucerons jouent aussi un rôle, car ils nourrissent les coccinelles.
Ils sont donc nécessaires et sont un maillon essentiel d’un biotope.
Ils sont certes nuisibles mais participent aussi à cet équilibre écologique.
Comment favoriser la présence des coccinelles dans votre potager
La coccinelle est donc une alliée de poids du jardinier qui voit son potager envahi de pucerons. Sans oublier les vergers ou les massifs de rosiers et autres vivaces.
Dans un jardin naturel, elles arrivent seules. Parfois, il faut faire en sorte de les attirer…et de les garder.
Les techniques pour attirer les coccinelles dans votre jardin
- Laisser des plants d’ortie en bordure du jardin car les coccinelles apprécient de s’y reproduire et d’y pondre
- Planter, aux abords du potager, des végétaux martyrs ou plantes relais qui attirent les pucerons comme les capucines, la camomille ou les fèves
- Semer des plantes fleuries riches en nectar qui fleurissent tôt comme la centaurée, la phacélie, la bourrache…
- Supprimer tous les produits phytosanitaires, même ceux qui sont labellisés par l’agriculture biologique. Un insecticide, même naturel, ne fait pas toujours la différence entre un insecte ami et un insecte nuisible
Comment maintenir un environnement favorable pour les coccinelles ?
S’il paraît simple d’attirer les coccinelles, encore faut-il qu’elles restent dans votre jardin. En effet, une fois la colonie de pucerons disparue, elles risquent d’aller voir ailleurs.
L’idéal est donc de leur offrir le gîte pour l’hiver.
Ainsi, bien installées au chaud, elles hiberneront dans de bonnes conditions et seront à leur poste d’auxiliaire dès les premiers jours du printemps.
Pour garder des coccinelles dans son jardin, on peut :
- Planter des haies d’arbustes au feuillage persistant
- Laisser des tas de bois ou de feuilles mortes
- Monter un petit muret de pierres sèches
- Garder une parcelle d’herbes hautes
Ces abris sont précieux pour les coccinelles mais elles risquent de les partager avec d’autres auxiliaires, parmi lesquels leurs propres prédateurs!
L’idéal est donc d’installer un hôtel à insectes, ou mieux encore un abri à coccinelles, spécialement adapté à leurs besoins.
À installer dès la fin de l’été, dans un arbre ou sur un mur orienté au sud, à l’abri des intempéries.
