Publié le 2 décembre 2023 par .
En automne, les balades en forêt sont l’occasion de découvrir les couleurs flamboyantes de la végétation. Profitez-en pour observer le sol ! Que voyez-vous ? Un sol recouvert de feuilles mortes, pour beaucoup décomposées, qui forment une bonne couche d’humus. En bref, dans la nature, le sol n’est jamais nu. Pourquoi le serait-il dans votre potager?
Que devient un sol nu en hiver ?
En automne et encore plus en hiver, les légumes sont rares au potager. En effet, dès les récoltes d’été achevées, il est d’usage de nettoyer son potager.
De nombreux jardiniers pensent encore qu’un sol nu est un sol propre. Pourtant, il ne le reste pas longtemps car, très vite, les adventices apparaissent. Même en automne et en hiver !
De plus, l’automne est souvent la saison des pluies. Des pluies qui peuvent se montrer violentes et diluviennes. Sur un sol nu, rien ne retient cette eau providentielle qui ne pénètre pas dans le sol comme elle devrait.
Il y a donc érosion du sol, auquel s’ajoute le lessivage des nutriments.
Au-delà du lessivage, une croûte superficielle, dure et compacte, se forme à la surface du sol, empêchant l’eau de s’infiltrer et augmentant le ruissellement. Ce phénomène nommé battance est particulièrement néfaste pour le sol du potager et le développement des plantes potagères.
Enfin, la microfaune (ou pédofaune) et les vers de terre qui vivent à la surface du sol sont certes moins actifs avec le froid, mais ils restent vivants. Si le sol est nu, ils ne bénéficient d’aucune nourriture pour survivre.
Pour la santé de votre sol, il est donc essentiel de ne pas le laisser nu. C’est pourquoi une couverture s’impose.
Le paillage d’hiver, première solution pour couvrir le sol
En début d’automne, quelques petits travaux sont nécessaires au potager une fois qu’il est libéré des cultures d’été. On désherbe et on décompacte le sol qui se retrouve nu.
L’idéal est d’y déposer un paillage épais pour éviter les désagréments inévitables sur un sol nu.
De plus, au fil des semaines, il va se décomposer et fertiliser le sol.. Ainsi, en automne, au potager, plusieurs paillages naturels sont envisageables :
- Les tontes de gazon séchées et stockées, mais il faut une belle surface de pelouse
- Les feuilles mortes des arbres, éventuellement broyées à la tondeuse à gazon pour les plus épaisses et coriaces
- Le compost si vous en avez une grosse quantité
- Le broyat de ligneux ou BRF (bois raméal fragmenté) issu de la taille des arbustes et arbres de votre jardin. Il est plus long à se décomposer que les autres paillages
- La paille, un matériau de paillage idéal qui permet une bonne aération du sol et une infiltration correcte de l’eau. La litière du poulailler, faiblement souillée, constitue un excellent paillage
- Les déchets de culture (sauf s’ils sont porteurs de maladies) et les épluchures de légumes
- Du fumier
En revanche, les cartons, souvent utilisés comme paillage en hiver, sont potentiellement toxiques (encre, colle…) et risquent d’asphyxier le sol et la faune qui y évolue.
Les engrais verts, une autre solution pour ne pas laisser le sol nu
Semer des engrais verts permet aussi de couvrir le sol du potager par leur végétation.
Ces engrais verts ont également le mérite d’enrichir le sol en azote (fabacées), de le décompacter avec leur système racinaire et de le fertiliser en se décomposant.
En automne, on peut semer :
- Des fabacées (ex-légumineuses) comme la fèverole, le sainfoin et la vesce d’hiver
- Des poacées comme le seigle ou l’avoine
- Du sarrasin, une plante qui pousse vite et meurt tout seule.