Pour cultiver son jardin, parfois, il est bon de s’inspirer de la nature. En matière d’associations de plantes, la nature nous montre l’exemple. Les plantes y poussent dans un méli-mélo qui n’a rien de négatif puisque les interactions entre les végétaux se font naturellement, certaines plantes se protègent mutuellement, d’autres profitent de leurs voisines. Il peut en être de même au sein du potager où se côtoient des plantes aux feuillages, odeurs, cycle végétal, hauteur et largeur bien différents.
En associant correctement certains légumes avec d’autres légumes, mais aussi avec des aromatiques ou des fleurs, vous pourriez obtenir un potager plus prolifique, plus sain et plus rentable. Comme l’association de plantes s’appuie sur différents concepts, suivez nos quelques conseils pour entretenir des relations de bon voisinage entre vos plantes
L’association de plantes n’est pas une science exacte
Que ce soit en jardinage traditionnel en lignes, en planches ou en carrés, ou en permaculture, l’association de plantes est une thématique récurrente qui alimente une littérature importante. Nombre de jardiniers se sont cassé la tête pour organiser leur potager en suivant les préceptes du bon voisinage des plantes. Parfois, l’expérience est concluante, d’autres fois, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Pourquoi ? Tout simplement, parce qu’un potager ne ressemble jamais à un autre. Et de nombreux éléments entrent en jeu. Ainsi, une nature de sol, un climat particulier, un emplacement ensoleillé ou mi-ombragé, un apport de matières organiques, le choix des variétés… peuvent totalement changer la donne.
De même, avant d’associer des cultures potagères, il est indispensable de connaître les besoins de chaque plante afin d’éviter les interactions contre-productives et les erreurs. Et en particulier les besoins en eau. Ainsi, planter à côté deux légumes qui peuvent se protéger mutuellement peut être utile mais s’ils ont des besoins en arrosage différents, l’association devient néfaste. L’exemple le plus parlant est celui de la carotte et de l’oignon qui, certes se protègent mutuellement, mais qui se distinguent par leurs besoins en eau. La carotte demande des arrosages réguliers qui risquent de faire pourrir les oignons.
Donc rien de telles que l’expérimentation et l’observation pour faire ses bonnes associations de cultures au potager
L’association de cultures pour rentabiliser l’espace et le temps
Dans un jardin potager, le bon compagnonnage de plantes peut permettre d’occuper l’espace libre et par là même de limiter la prolifération des mauvaises herbes et de faciliter le binage, mais aussi l’éclaircissage de certains semis. De même, cultiver des plantes compagnes au rythme de croissance différent permet de rentabiliser le temps.
Ainsi, intercaler (ou contre-planter) des salades entre les choux ou les oignons est une bonne idée, les salades se développant beaucoup plus vite. Elles prennent aussi la place des adventices et c’est des corvées de désherbage en moins. De même, on peut semer des radis ou des salades avec les carottes. On joue ainsi sur le temps de maturité.
Associer des cultures permet aussi d’optimiser l’espace. La technique des « trois sœurs » qui associent maïs, haricots grimpants et courges est connue des jardiniers tout comme les salades, radis et betteraves au pied des tomates ou aubergines car ils profitent de leur ombre.
Des cultures associées pour lutter contre les ravageurs
Pour éloigner les parasites et autres insectes nuisibles, la culture associée de différents légumes et /ou plantes aromatiques peut être très bénéfiques. Et ce essentiellement par les odeurs qu’ils diffusent.
Les aromates utiles au potager
- Le basilic éloigne les pucerons et les moustiques. Idéal à côté de la tomate (et pas que dans l’assiette!).
- Le persil protège les carottes de la mouche de la carotte.
- La sauge repousse la piéride du chou et la mouche de la carotte.
- Le thym est très utile contre nombre d’insectes, comme la piéride du chou, les chenilles, les mouches blanches, les pucerons, les fourmis.
- La livèche se plaît près de tous les légumes car elle fait fuir tous les insectes.
- La sarriette aime bien la compagnie des haricots, des betteraves et salades et fait fuir les pucerons.
Les légumes qui font bon voisinage
- L’ail peut se planter près des carottes, des tomates (contre la rouille), des betteraves, des concombres, des pommes de terre mais n’aime pas la compagnie des haricots et pois car ils produisent de l’azote.
- La carotte éloigne la mouche du poireau et réciproquement.
- Le céleri-branche fait fuir la piéride du chou.
- Le haricot vert fixe l’azote du sol et fait fuir les doryphores des pommes de terre.
- Le radis éloigne l’araignée rouge.
- L’asperge protège la tomate des nématodes et la tomate le lui rend bien en faisant fuir la mouche de l’asperge.
Cette liste ne se veut pas exhaustive et il est recommandé aux jardiniers de tester les associations pour découvrir celles qui fonctionnent.
Des échanges stratégiques
En tant qu’élément fertilisant, l’azote est primordial dans le sol. Les fabacées, communément appelées légumineuses que sont les pois, fèves et haricots, fixent l’azote dans le sol, apprécié par nombre d’autres plantes. Ainsi, il est souhaitable de planter des pois, des haricots ou des fèves près des salades et radis, des cucurbitacées, tomates, poivrons et choux, mais aussi des maïs.
Pour lutter contre les pucerons, n’hésitez pas à planter quelques fèves au milieu de vos plantations (sauf à côté des aulx, oignons, échalotes, poireaux et pois) car elles ont le pouvoir d’attirer les pucerons. Vos plants de fèves seront sacrifiés pour le bien-être des autres légumes.
Bonjour,
Merci pour ces exemples! Je vais essayer cet été d’associer les courges avec les salades pour qu’elles puissent avoir un peu d’ombre.
Je vais faire un test d’association avec des pleurotes également. Il y a un exemple qui marche très bien déjà c’est le Strophaire Vin Rouge et l’ail !