Est-il possible de concevoir un bouquet garni sans thym ? Intiment lié à la cuisine mijotée, le thym (Thymus vulgaris), petit arbrisseau de la famille des Lamiacées, fait partie de ces plantes aromatiques incontournables au jardin. Avec son parfum marqué, il évoque indéniablement la garrigue.
Comme son cousin le thym serpolet, le thym commun pousse dans des terrains arides et rocailleux. Facile à cultiver, résistant à la sécheresse, mais aussi au froid (-15 °C), le thym dispose de vertus médicinales. Enfin, au jardin, il s’avère très utile car il est répulsif pour certains ravageurs et produit de petites fleurs particulièrement mellifères.
Fiche plantation |
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| Famille | Lamiacées |
| Cycle | Vivace arbustive |
| Type de feuillage | Petites feuilles persistante |
| Destination | Rocaille, bordure, potager, jardinière et pot. |
| Semis | Avril à mai |
| Récolte | Toute l’année, de préférence le matin. |
| Couleur des fleurs | Blanc, rose. |
| Hauteur | 20 à 40 cm |
| Exposition | Soleil |
| Sol | Léger et drainé. S’adapte aux sols sableux, caillouteux et pauvre. |
| Entre les plants | 20 à 30 cm |
| Plantes amies | Aubergine, chou de bruxelles, pomme de terre et tomate. |
Le thym, la plante méditerranéenne par excellence
Originaire d’Europe méridionale, le thym était connu et consommé dès l’époque antique.
Les Égyptiens l’utilisaient pour embaumer le corps de leurs défunts, les Grecs le brûlaient lors des cérémonies religieuses ou s’en servaient comme parfum pour le bain, les Romains l’employaient comme cosmétiques ou purificateurs pour leur logement.
Toujours est-il que, pour ces peuples, le thym était une plante sacrée.
Dès le Xe siècle, le thym, plante endémique du bassin méditerranéen, monte vers le nord où on l’utilise essentiellement comme aromate.
Au Moyen-Âge, les gens l’associent au courage. C’est pour cette raison que les femmes des Croisés en cousaient sur l’écharpe de leur époux.
Aujourd’hui, le thym serpolet (Thymus serpyllum) pousse à l’état sauvage dans la garrigue et le thym commun (Thymus vulgaris), également appelé farigoule par les populations du sud, a gagné tous les jardins. Même dans les régions les plus froides.
Ainsi le thym d’hiver, une variété de thym commun, dispose d’une belle rusticité. Pour autant, il existe d’autres variétés qui peuvent être cultivées pour varier les arômes :
- Le thym citron (Thymus citriodorus) propose des feuilles au parfum citronné. Il est à réserver aux régions les plus au sud car il est peu résistant au froid.
- Le thym de Corse(Thymus herba-barona)a un parfum proche du cumin.
- Le thym orange (Thymus vulgaris fragrantissimum) dispose de feuilles qui sentent bon les agrumes. Sa floraison est foisonnante.
- Le thym officinal (Thymus officinalis) est une variété aux feuilles très aromatiques.
Reconnaissable à l’odeur camphrée de ses toutes petites feuilles, le thym se couvre de fleurs blanches, mauves ou roses entre mai et septembre. Ne dépassant guère 30 cm, cet arbrisseau a sa place dans tous les jardins, se contentant d’un sol pauvre et caillouteux.
Les multiples bienfaits du thym
Évidemment, on aime le thym pour les arômes puissants qu’il développe en cuisine.
Riche en composants que sont le thymol, le géraniol ou le linalol, il parfume avantageusement les plats mijotés, les poissons, les viandes…
Mais c’est aussi une plante médicinale qui a des vertus respiratoires reconnues.
Le thym calme la toux, soulage les maux de gorge et est indiqué pour dégager le nez lors d’un rhume.
Il peut également avoir des actions antiseptique, anti-infectieuse et antispasmodique. On va ainsi utiliser le thym contre les troubles digestifs, les affections de la bouche et les caries, mais aussi les infections bactériennes ou fongiques. Il soulage aussi efficacement les petites plaies ou piqûres d’insectes.
Le thym est en outre source de flavonoïdes, des molécules bénéfiques contre les maladies cardiovasculaires, et de vitamine C. Séché, il est riche en manganèse, vitamine K et calcium.
Comment planter le thym ?
Accueillir cette plante vivace et aromatique dans son jardin n’a rien de compliqué. Pour autant, n’oubliez pas que c’est une plante méditerranéenne donc il lui faut du soleil, de la chaleur, une terre drainée et pas trop d’eau.
Un semis difficile
Vous pouvez, si vous le souhaitez, vous lancer dans le semis de thym mais il faudra vous armer de patience car la germination du thym demande une période de 2 ans.
Pour mettre toutes les chances de votre côté, faites vos semis de graines de thym (qui sont minuscules!) en godets ou en terrines plutôt qu’en pleine terre.
Intervenez entre les mois d’avril et mai dans un terreau spécial semis. Comptez 5 graines par poquets, recouvrez à peine de terre et arrosez au pulvérisateur.
Pour faciliter la germination, gardez au chaud. Au printemps suivant, les plants pourront être repiqués en pleine terre.
La plantation en pleine terre
En revanche, le sol peut être caillouteux, calcaire ou pauvre.
Si votre sol est trop humide, cultivez votre thym en pot.
Espacez les plants de thym de 30 cm et plantez dans un sol légèrement travaillé.
Vous pouvez ajouter un peu de compost mais ce n’est pas obligatoire. Arrosez.
Pour une plantation en pot, veillez à mettre des billes d’argile. Le substrat sera constitué de terre de jardin et de terreau.
La plantation par division de touffes
Au bout de 3 à 4 ans, il faut diviser les touffes de thym qui s’épuisent. C’est aussi la méthode la plus simple pour obtenir de nouveaux plants !
Il suffit de séparer les éclats pourvus de racines avec un sécateur et de replanter en couvrant le collet.
Bouturez des tiges de 20 cm, enterrées aux deux tiers dans la terre. Après 2 mois d’arrosage réguliers, ces tiges feront de nouvelles jeunes touffes.
Quel entretien pour mon thym?
Le thym ne demande qu’un entretien réduit au minimum. Les arrosages n’interviennent qu’en cas de forte sécheresse à part pour le thym cultivé en pot. Arrosez-le sans laisser d’eau stagner dans la soucoupe.
La seule exigence du thym réside dans une taille annuelle au printemps. Il suffit simplement de la tailler de moitié à la cisaille. Cette taille favorise l’apparition de nouvelles pousses.
On connaît peu d’ennemis au thym si ce n’est un champignon qui provoque son pourrissement ou un excès d’humidité. En revanche, il éloigne les aleurodes, la mouche du chou, la noctuelle de la tomate et d’autres insectes.
Quant à ses fleurs, elles sont très appréciées par les insectes pollinisateurs. Un papillon bleu, l’azuré du serpolet, pond même ses œufs sur les fleurs du thym.
La récolte et la conservation du thym
Le thym se récolte au fur et à mesure des besoins tout au long de l’année. Ne récoltez que les parties vertes des tiges. En début de floraison, vers le mois de mai, il est plus riche en principes actifs et goût.
Le thym se sèche très facilement. Cueillez plusieurs tiges, faites-en un bouquet et entreposez, tête en bas, dans une pièce sèche, aérée et obscure, pendant 3 semaines. Une fois le thym sec, vous pouvez le conserver à l’abri de la lumière.
Que faire avec du thym?
Du jardin à l’assiette, il n’y a qu’un pas et le thym s’utilise de différentes façons. Avec le laurier-sauce, il constitue la base du bouquet garni.
On peut l’utiliser pour aromatiser des sauces, les omelettes, les pommes de terre, des poêlées de légumes, une ratatouille…
Il est indispensable dans une marinade, un plat mijoté, une volaille ou un gibier. Ou encore sur une grillade au barbecue. On peut en aromatiser une huile d’olive ou le vinaigre. Le thym se cuisine aussi en dessert.
Pour apprécier les vertus médicinales du thym, préparez-le en infusion. Il suffit de laisser infuser quelques branches de thym dans de l’eau bouillie pendant 10 à 15 minutes.
Vos questions, nos réponses
Peut-on consommer les fleurs de thym ?
La fleur de thym est parfaitement comestible. Vous pouvez la consommer fraîche dans des sauces, ou pour décorer un plat.
Elle est idéale pour les desserts. Il est également possible de la faire sécher, séparée de la tige.
Peut-on congeler le thym ?
Oui, car le thym se conserve bien au congélateur. Il faut le récolter en début d’été. Vous pouvez le congeler en branches, dans des glaçons ou incorporé à du beurre.