Depuis des millénaires, ce petit bulbe au goût puissant mais subtil a conquis les cuisines de bien des civilisations. Facile de culture, il serait dommage de s’en priver au potager. Pas à pas, suivez nos conseils pour réussir la culture de l’ail.
De culture facile, l’ail est une plante bulbeuse qui pousse partout en France et qui demande peu d’entretien. Rouge, rose, blanc ou violet, il fait le bonheur des amateurs de cuisine et relève à merveille le goût de nombreux plats grâce à sa saveur puissante. D’un point de vue nutritionnel, il est considéré comme un super-aliment, voire un alicament, car ses innombrables vertus sont reconnues depuis des millénaires.
Fiche plantation |
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Famille | Alliacées |
Cycle | Vivace |
Plantation | Octobre à mi-décembre pour les variétés d’automne. Fin décembre à fin mars pour les variétés de printemps. À partir de novembre si le climat est doux. |
Hauteur | 30 cm à 1 mètre. |
Récolte | Juin / Juillet en général. |
Exposition | Soleil |
Sol | Aéré et non sableux. |
Entre les plants | 10 cm |
Entre les lignes | 20 cm |
Origine
Utilisé depuis plus de 5000 ans, l’ail serait originaire du « croissant » fertile, une vaste région qui s’étend de la mer Caspienne jusqu’aux monts Tian shan en passant par la frontière de la Chine et du Kazakhstan.
On y trouve d’ailleurs encore 150 espèces du genre Allium à l’état sauvage. Cependant, l’ancêtre direct de l’ail cultivé, Allium sativa, reste méconnu.
Populaire auprès des Égyptiens, des Romains et des Grecs, l’ail s’est répandu du sud à l’est de l’Europe, mais sa notoriété n’est pas parvenue dans les pays du Nord et dans les îles britanniques.
Là-bas, il était seulement cultivé pour ses propriétés médicinales dans quelques jardins de monastères.
Censé protéger contre le mauvais sort, l’ail accompagnera les marins lors de leurs périples et gagnera la République dominicaine par le biais de Christophe Colomb. Il se diffusera ainsi dans toute l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud.
Néanmoins, ce n’est qu’au XIXe siècle qu’il rejoindra l’Amérique du Nord, car devenu un ingrédient essentiel de nombreux plats mexicains.
Quelle variété d’ail planter ?
On distingue deux catégories :
- les variétés d’automne : elles regroupant l’ail blanc et l’ail violet. Ces variétés se conservent moins longtemps, sont sensibles à l’excès d’eau, mais ont une bonne résistance au froid. Elles se plantent d’octobre à mi-décembre. Les bulbes, au nombre de 8 à 10 caïeux par tête, sont de taille moyenne.
- les variétés de printemps ou « alternatives » : elles regroupent l’ail rouge et l’ail rose. Ces variétés se conservent mieux que les précédentes, mais le rendement est plus faible. Elles se plantent de fin décembre à fin mars ou à partir de novembre si vous vivez dans une région au climat doux. Comptez 15 à 20 caïeux par tête.
Il existe un grand nombre de variétés d’ail. Parmi les variétés d’automne, on retrouve :
- L’ail blanc « Messidrome », variété mi-précoce qui se récolte en juin–juillet ;
- L’ail blanc « Therador », variété rustique, très vigoureuse et productive ;
- L’ail « Germidour », variété précoce, de bonne conservation. et violette…
Parmi les variétés de printemps, on retrouve :
- L’ail « Arno », réputé pour sa longue conservation et sa résistance aux maladies ;
- L’ail « Printanor », variété la plus précoce. Très productive ;
- L’ail « Rose de Lautrec », certifié Label rouge IGP…
Quand et comment planter l’ail ?
Le semis est très peu pratiqué, la multiplication par division des caïeux est privilégiée.
Plantez vos caïeux d’ail dans un sol argilo-siliceux ou argilo-calcaire, de préférence. L’essentiel est que votre sol soit bien drainé et n’aie pas reçu d’apport d’engrais ou de fumier depuis moins d’un an.
Formez des sillons et enfoncez les caïeux dans le sol à 3 cm de profondeur en laissant la pointe dépasser. Respectez une distance de 10 cm entre les plants et 20 cm entre les lignes.
Il est important de respecter la rotation des cultures. Ne cultivez pas l’ail sur le même emplacement avant 5 ans et évitez de le placer à proximité d’autres Alliacées. De cette manière, vous limitez les risques de transmission de maladies et ravageurs.
Si vous résidez dans une région humide, il est préférable de cultiver l’ail sur une butte de 10 à 15 cm de hauteur. Ainsi, l’eau ne sera pas retenue lors des fortes pluies.
Quand nouer l’ail ?
Il est recommandé de nouer l’ail avant que les feuilles ne soient totalement sèches afin de pouvoir manipuler les tiges, encore souples, plus facilement. Une semaine après la récolte, vous pouvez généralement réaliser votre tresse.
Avant cela, choisissez un emplacement sombre et sec où l’air circule bien.
Il peut s’agir d’une cave bien ventilée, d’un garage ou d’une grange. Le plus important c’est que l’ail soit protégé des rayons du soleil qui risqueraient de cuire les gousses et altérer leur saveur.
Il faut ensuite attendre entre 2 et 4 semaines pour que l’ail sèche correctement. En effet, il faut laisser le temps à la plante d’évacuer l’eau présente dans ses racines, sa peau et ses feuilles. Si vous habitez dans une région humide, cela prend plus de temps.
L’ail est prêt lorsque ses racines sont flétries, que ses feuilles sont jaunies et que le bulbe présente plusieurs couches sèches.
Si vous disposez de plusieurs tresses, suspendez uniquement celle que vous utilisez dans votre cuisine. Les autres resteront à l’abri afin d’être conservées durablement.
Récolte
Si vous récoltez l’ail trop tôt, vous ne pourrez pas le garder bien longtemps et dans le cas inverse, vous ne pourrez pas nouer les tiges devenues cassantes. Pour l’arracher, mieux vaut donc attendre qu’au moins deux tiers des feuilles soient sèches.
Il est également possible de ne collecter qu’un ou deux bulbes afin de vérifier qu’ils sont suffisamment gros. Un autre indicateur consiste à observer que la terre autour des pieds de l’ail est bien sèche.
Par temps ensoleillé, procédez à la récolte. Vous pouvez laisser l’ail sécher sur place si le soleil n’est pas trop fort, sinon placez-le dans un lieu à l’abri de la lumière et bien ventilé. L’ail se conserve bien à température basse, entre 0 et 2 °C ou à température ambiante, entre 15 et 20 °C.
Que vous choisissiez de faire des bottes ou de tresser votre ail, il est nécessaire que vos gousses soient propres et sans blessures.
Le condiment a tendance à avoir un goût plus prononcé lorsqu’il est sec. N’en prenez donc qu’une petite portion et ajoutez-en au fur et à mesure dans vos plats jusqu’à obtenir la saveur souhaitée.
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Entretien et maladie de l’ail au potager
Facile à cultiver, l’ail nécessite peu d’entretien. Un binage est suffisant pour supprimer les herbes indésirables et aérer le sol.
Au printemps, vous pouvez apporter un peu d’engrais lorsque les plants mesurent 10 cm de haut.
Néanmoins, la plante reste sensible à certaines maladies comme :
- la mouche de l’oignon : elle s’identifie par la présence d’asticots autour des racines. Si le cas se présente, retirez et brûlez les plants malades.
- la rouille : cette maladie cryptogamique, c’est-à-dire causée par un champignon microscopique, est facile à repérer. Des tâches jaunes et marron apparaissent sur les feuilles qui finissent par sécher. Procédez comme pour la mouche de l’oignon.
- la pourriture blanche : une moisissure blanche et des petites sphères noires envahissent progressivement le système racinaire puis les bulbes. Les dommages peuvent continuer pendant la conservation.
Dans tous les cas, vous pouvez agir en prévention en respectant la rotation des cultures sur 5 ans. Évitez aussi de planter votre ail dans une terre argileuse qui retient l’humidité et favorise le développement de ces maladies.
Les bienfaits de l’ail sur la santé
Anticholestérol, anti-inflammatoire, antiallergique, l’ail possède de nombreuses vertus.
Il est une excellente source de manganèse, phosphore, fer, cuivre, sélénium, vitamine B6 et vitamine C. Riche en antioxydants, il favorise une bonne santé cardiovasculaire.
Pendant la Première Guerre mondiale, il était même utilisé pour panser les blessures. En effet, cet antiseptique naturel est efficace contre certaines infections et renforcerait l’action des antibiotiques.
Riche en composés soufrés, il est un véritable allié contre les maladies respiratoires, notamment l’angine de la poitrine.
Il contribue aussi à la fluidification du sang et soigne de nombreux troubles digestifs. Consommé régulièrement, il aide à prévenir le cancer colorectal et agit contre les vers intestinaux.
Hypoglycémiant, l’ail est un complément alimentaire utile pour les personnes diabétiques.
Appliqué localement, il soulage les piqûres d’insectes. Pour cela, retirez le dard puis frottez la zone douloureuse avec une gousse d’ail.
Est-il bon de manger de l’ail cru ?
Il est vivement conseillé de consommer l’ail cru et finement émincé pour profiter de tous ses bienfaits.
Selon un médecin nutritionniste, il faudrait en consommer 6 gousses par semaine. L’allicine, le composé soufré de l’ail, participe activement à la réduction du taux de cholestérol et de triglycérides. Certains avancent même que ses vertus anti-antioxydante et anti-inflammatoire aideraient à lutter contre certains cancer.