Publié le 16 janvier 2024 par .
Tranquillement installé dans votre lit, votre regard s’égare de votre livre…Horreur ! Juste au-dessus de votre tête une belle araignée semble vous observer. Et, en hiver, vous avez l’impression qu’elles sont plus nombreuses. Idée reçue !
Les araignées courantes dans nos logements
De nombreux insectes à l’image des punaises des bois trouvent refuge dans nos maisons dès que les températures baissent dehors. D’autres hivernent à l’extérieur ou entrent en diapause, bien cachés dans un tas de bois de chauffage, des broussailles, un amas de pierres…Qu’en est-il des araignées, qui, rappelons-le, ne sont pas des insectes mais des arachnides ?
La plupart des araignées qui vivent ordinairement au jardin y restent en hiver, au stade immature. En effet, ces araignées entrent en diapause en général entre octobre et novembre. Et, en fin d’hiver, elles sortent de leur léthargie.
En revanche, les araignées que l’on aperçoit en hiver dans nos maisons y sont installées à demeure ! Elles y vivent tranquillement leur vie tout au long de l’année, en toute discrétion. Souvent, elles pénètrent dans nos logements, toutes jeunes, par exemple cachées dans des bûches de bois de chauffage. D’autres profitent d’une fenêtre ouverte. D’autres sont tout simplement nées chez nous !
Et elles s’avèrent surtout très utiles car ce sont de formidables prédatrices de petits insectes comme les cloportes, les moustiques, les mouches, les mites, les blattes…Une raison d’accepter leur présence avec le sourire ! D’autant qu’elles sont totalement inoffensives pour l’homme ou les animaux domestiques.
Quelles espèces d’araignées vivent dans nos logements?
Deux espèces d’araignées se rencontrent régulièrement dans nos habitations. Et depuis quelques années, une troisième s’installe, venue du Sud :
- Le pholque phalangide (Pholcus phalangioides) : c’est une araignée très discrète de par sa taille et ses pattes fines. Elle tisse sa toile au plafond, souvent dans les angles, et particulièrement dans les caves, les garages, les greniers…peu éclairés et moyennement fréquentés. C’est une araignée consommatrice de moustiques, de moucherons, de guêpes, de cloportes…
- Les tégénaires (Tegenaria) : ce sont des araignées plus imposantes que la précédente, dotées d’un corps noir et de pattes velues. Elles ont une prédilection pour les pièces de vie comme les chambres, mais affectionnent parfois les pièces plus humides. Leur toile est constituée d’une plateforme et d’un entonnoir où elles se cachent. Elles se nourrissent de petits insectes (moucherons, moustiques, mouches, cafards…)
- La zoropse à pattes épineuses (Zoropsis spinimana) est une araignée de belle envergure, avec de grandes pattes et un abdomen imposant. Un dessin sur son thorax évoque une tête de mort. Venu des régions septentrionales, elle s’est installée partout dans des endroits secs et chauds. Ce sont des chasseuses sans toile de petits arthropodes (cloportes, mille-pattes…) et d’autres araignées.
Pourquoi les araignées de nos maisons sont plus visibles en hiver ?
C’est François Lasserre, entomologiste, conférencier, formateur, spécialiste de la biodiversité, auteur de nombreux livres sur les insectes, et membre actif de l’OPIE (Office pour les insectes et leur environnement) qui l’explique le mieux ! En effet, les araignées ne pénètrent pas dans nos maisons en hiver, elles y sont déjà !
Si on les voit plus facilement, c’est parce que les mâles, fraîchement devenus adultes, partent en quête d’une femelle. Les mâles araignées se reconnaissent aux pédipalpes renflés par l’organe copulateur qui se trouvent à l’avant de leur corps.
Ces araignées mâles ne présentent aucun danger et n’ont qu’un but : se reproduire.
Elles se désintéressent complètement de nous et ne nous piquent jamais. Donc, il est recommandé de les laisser tranquilles car elles nous débarrassent de nombreux nuisibles de nos intérieurs. Vous pouvez même les aider à sortir de mauvaise posture, par exemple lorsqu’elles tombent dans la baignoire.