Publié le 27 mars 2023 par Nicolas.
Tourbe blonde, terreau sans tourbe, terreau enrichi en tourbe… Certaines appellations ont tendance à vous faire perdre votre latin… Pourtant, à l’heure où vos godets se préparent à accueillir leurs premiers semis, à l’heure où il vous faut préparer le sol de votre potager, peut-être est-il utile de connaître la différence entre tourbe et terreau ?
La tourbe, c’est quoi au juste?
Dans ce milieu asphyxiant, les bactéries, insectes et champignons qui participent à la décomposition des végétaux ont des difficultés à œuvrer.
C’est pourquoi cette décomposition est particulièrement lente. En revanche, la tourbe est très pauvre en éléments nutritifs.
Suivant le temps de décomposition, la tourbe est différente : la tourbe blonde est la plus jeune, la plus superficielle et présente une texture peu dense, fibreuse car elle est principalement constituée de mousses appelées sphaignes. Elle affiche tout de même 3000 à 4000 ans.
La tourbe brune est plus ancienne (environ 5000 ans) et plus riche en éléments minéraux. Enfin, la tourbe noire est la plus vieille (jusqu’à 12000 ans) et dotée d’une riche matière organique.
Quelle est l’utilité de la tourbe au potager?
En tant que telle, la tourbe n’est pas un engrais qui nourrit les plantes. C’est un amendement utile pour améliorer le sol. Elle revêt plusieurs rôles :
- La tourbe allège et ameublit les sols lourds et argileux
- La tourbe améliore la rétention d’eau dans les sols sableux
- La tourbe acidifie les sols calcaires
- La tourbe favorise l’enracinement des plantes
- Au jardin d’agrément, la tourbe facilite la plantation des plantes acidophiles, dites de terre de bruyère, comme les rhododendrons, les camélias, les azalées…
La tourbe ne s’utilise que très rarement pure, il est préférable de la mélanger avec du terreau, du sable ou de la terre de jardin, par exemple pour faire ses semis. La tourbe s’intègre aussi à la terre du potager.
La tourbe, utilisable en agriculture biologique, est très présente dans les terreaux du commerce, y compris les terreaux labellisés bio, mais interdites dans les plantes issues de l’agriculture biologique vendues en godets. Paradaoxal me direz-vous ?
Je vous explique tout pour que vous fassiez votre choix d’utiliser de la tourbe ou pas en toute connaissance de cause.
Pourquoi il vaut mieux éviter d’utiliser de la tourbe?
Tout simplement car la tourbe est une matière naturelle non renouvelable à notre échelle d’humain qui se forme en des milliers d’années. Un sièclle permet de former seulement 5 cm de tourbe.
Elle est surtout prélevée dans des tourbières qui sont des milieux naturels primordiaux pour le maintien de la biodiversité car ils filtrent l’eau et régulent l’humidité, amortissent les excès d’eaux pluviales en cas de crue et retiennent les matières polluantes.
Les tourbières sont des écosystèmes d’une grande fragilité qui abritent en outre une faune et une flore très diversifiée.
Ainsi, aujourd’hui, de nombreux pays dont la France ont pris conscience de la nécessité de conserver ces tourbières et d’en diminuer l’exploitation. Pour autant, ailleurs, d’autres pays exportent en masse de la tourbe, qui entre encore dans la composition des terreaux.
Même si les fabricants commencent à proposer des alternatives à cette tourbe comme des écorces ou des déchets verts compostés, de la fibre de coco…
Donc, à votre échelle de jardinier, peut-être est-il préférable de ne pas utiliser de tourbe et de choisir des terreaux sans tourbe ? Le choix vous appartient… Mais en fait, c’est quoi exactement un terreau et quelle différence avec la tourbe ?
La principale différence entre terreau et tourbe?
Je vous ai expliqué que la tourbe est une matière végétale, pauvre en nutriments.
À la différence de la tourbe, le terreau est riche en matières organiques décomposées (compost, fumier, déchets végétaux…), en matières minérales comme le sable, la perlite, la vermiculite, et souvent en engrais.
Le terreau est donc un support de culture dans lequel on peut planter directement alors que la tourbe s’intègre à la terre ou à un terreau.
Il existe une multitude de terreaux, de l’universel à l’horticole, en passant par les terreaux dédiés aux semis et repiquage ou à la culture de certains types de plantes.
Si vous êtes très attentif au respect de l’environnement et au maintien de la biodiversité, vous pouvez faire le choix d’un terreau sans tourbe. Ou bien fabriquer votre propre terreau de feuilles mortes.
Mes conseils pour faire son terreau de feuilles
Le terreau de feuilles est issu de la décomposition des feuilles mortes tombées en masse en automne. Au lieu de les jeter, elles peuvent composer un humus riche en matières organiques.
Ce terreau de feuilles sera ensuite incorporé à la terre du potager ou des massifs, ou utilisé pour les semis une fois mélangé à de la terre de jardin et tamisé
À la condition d’être patient car il faut entre 10 et 24 mois pour obtenir un bon terreau de feuilles sans (peu) d’efforts !
Comment faire son terreau de feuilles ?
Au printemps, il vous faudra mélanger votre terreau. Vous pouvez aussi l’arroser en cas de temps sec.
Au bout de minimum un an, ce terreau de feuilles mortes peut avantageusement remplacer la tourbe dans votre potager.
Sinon, pour enrichir votre sol, vous pouvez aussi incorporer du compost, du purin de plantes fertilisantes comme le purin d’ortie ou le purin de consoude.
MERCI pour ces information inestimables.
J’avais l’intention de faire mes semis avec de la tourbe que je d’acquérir, mais en lisant ces informations, j’ai opté pour les faire avec mon terreau de feuilles mortes, de sable et de compost que je concoctais depuis plusieurs années…