Publié le 15 avril 2023 par Nicolas.
Le réchauffement climatique est aujourd’hui une réalité. Chaque année, les épisodes de canicule ponctuent nos étés. Et la sécheresse s’installe. Partout en France, et pas seulement en été.
Si les organismes souffrent de ces pics de chaleur récurrents, nos jardins potagers aussi. Peut-être est-il temps de repenser notre façon de jardiner ? Et surtout de déployer tous les moyens possibles pour économiser l’eau ?
Je vous livre des conseils et astuces pour non seulement économiser l’eau mais aussi réduire sa consommation au jardin.
Les différentes techniques pour économiser l’eau
D’année en année, notre pays enregistre des déficits pluviométriques importants, la sécheresse s’installe, même en hiver et au printemps, et les restrictions d’eau se multiplient.
Face à cette raréfaction de l’eau, il devient essentiel de l’économiser par différents moyens.
La collecte de l’eau de pluie
L’installation de récupérateurs d’eau de pluie devient une pratique très courante, voire essentielle pour qui veut cultiver un potager aujourd’hui.
Facile à installer contre la maison, le garage, la cabane de jardin ou le poulailler, ou même l’abri de stockage du bois de chauffage, ce récupérateur d’eau doit être muni d’une grille pour éviter l’accumulation des feuilles mortes qui peuvent boucher les conduites.
N’hésitez pas à en installer plusieurs à différents endroits de votre terrain, au plus près de vos plantations.
Et voyez grand en choisissant des récupérateurs de 1000 litres, ceux de 200 à 300 litres étant réservés aux petits potagers.
Aujourd’hui, les récupérateurs d’eau adoptent des formes de tonneaux, d’amphores, de cuves rondes ou carrées, diversement colorés…mais souvent très onéreux.
Alors qu’un simple récupérateur d’eau de pluie, même très inesthétique, se masque facilement avec des arbustes, des canisses, des claustras…
L’installation d’un système d’irrigation efficace
Si votre potager est grand et que vous en avez assez de multiplier les allers et retours, chargé d’arrosoirs lourds, vous pouvez investir dans un système d’irrigation, à condition qu’il soit économe en eau.
Oubliez d’emblée les systèmes par aspersion, très gourmands en eau. De même, ces systèmes par aspersion ne sont pas recommandés car ils arrosent les légumes en mouillant le feuillage.
C’est donc une porte d’entrée à de nombreuses maladies cryptogamiques comme le mildiou.
Il est préférable de choisir un système de micro-irrigation comme le goutte-à-goutte, les tuyaux poreux ou les tuyaux asperseurs, qui peuvent s’adapter sur un récupérateur d’eau et se programmer.
Pour tout savoir sur les systèmes d’arrosage, retrouvez mes conseils dans cet article : Comment utiliser l’arrosage automatique pour son potager ?
Adapter sa façon de jardiner
Pour économiser l’eau et espacer les arrosages du potager, il est aussi conseillé d’adopter des techniques de jardinage:
- L’ajout de paillis permet de retenir l’humidité dans le sol. Bien évidemment, il faut préférer un paillis organique au paillis minéral ou synthétique. Je vous explique ici quel paillis choisir pour le potager
- Le binage pour les zones qui ne sont pas paillées permet de casser la croûte superficielle du sol et donc de faciliter la pénétration de l’eau plus profondément
- L’utilisation de plantes résistantes à la sécheresse : au jardin d’ornement comme au potager, certaines espèces ou variétés de plantes sont plus sobres et moins sensibles à la forte chaleur. Dans vos massifs et bordures, privilégiez les plantes grasses ou succulentes, les plantes d’origine méditerranéenne, certaines graminées ou les espèces locales adaptées aux conditions climatiques de votre région. Et dans le potager (surtout si vous habitez dans le sud de la France), oubliez les légumes gourmands en eau et sélectionnez des variétés reconnues pour leur résistance à la sécheresse, comme la betterave, le topinambour, les pois, le pois chiche, la lentille…Les variétés hybrides (F1) sont souvent plus résistantes à la chaleur, mais, revers de la médaille, elles ne sont pas reproductibles. Donc inutile d’espérer récolter les graines !
- L’utilisation des oyas, certes chers à l’achat, mais qui permettent de vraiment économiser l’eau d’arrosage
- Arroser à bon escient, surtout au moment de la fructification
- Incorporer régulièrement du compost au sol car il a une forte capacité de rétention d’eau
- Ombrer ses cultures
Les techniques pour réduire la consommation d’eau
En période de sécheresse, un jardinier s’attache à réduire sa consommation d’eau. Et ce par différents moyens :
- L’arrosage au bon moment, en fonction des conditions météorologiques. Il est nécessaire d’avoir un œil constant sur les prévisions météorologiques. De même, les arrosages se font de préférence le matin au printemps, et le soir ou même en début de nuit en plein été pour éviter l’évapotranspiration
- Le recyclage et l’utilisation des eaux usées, au moins celles du lavage des légumes, ou l’eau de cuisson des pâtes non salée
- La réduction de la surface de gazon qui pour rester bien vert doit être arrosé régulièrement
- L’arrosage manuel des zones qui nécessitent plus d’eau : ainsi, les tomates, les cucurbitacées, les salades, les radis sont des assoiffés. Avec un arrosage manuel à l’arrosoir, vous les arrosez plus mais mieux. En effet, il est préférable de les arroser moins souvent mais en plus grosse quantité. Vous pouvez également faire une petite cuvette au pied des tomates, aubergines, courgettes…
Les techniques d’entretien pour économiser l’eau
Pour économiser l’eau au jardin, on peut aussi adopter des gestes différents en matière d’entretien des plantations ou du gazon.
Ainsi, il est judicieux de :
- Tondre sa pelouse un peu moins ras afin de limiter l’évaporation de l’eau, donc le sol conserve mieux l’humidité. De plus, le gazon résiste mieux à la chaleur
- Entretenir avec soin ses systèmes d’irrigation pour éviter les fuites d’eau ou le colmatage des goutteurs ou asperseurs
- Désherber régulièrement le sol pour que les mauvaises herbes n’accaparent pas l’eau d’arrosage au détriment des plantes potagères . D’autres jardiniers préfèrent les laisser pour garder l’humidité. À vous de voir !
- Vérifier l’humidité du sol avant d’arroser : c’est une évidence mais beaucoup de jardiniers arrosent souvent « par habitude”. Le simple fait de creuser un peu peut permettre d’en apprendre beaucoup sur une terre sèche à la surface mais humide en profondeur. Et là est l’essentiel!
Pour en savoir plus : Comment protéger son potager de la canicule ? 10 bons gestes à adopter !