La Pie bavarde est un corvidé largement répandu dans nos régions, facilement identifiable à son plumage noir et blanc. Elle porte parfaitement son nom, s’agissant d’un oiseau particulièrement bavard. Si son surnom de Pie jacasse se justifie, on l’accuse en revanche à tort d’être une voleuse.
Description générale
Avec sa silhouette caractéristique, son plumage noir et blanc et son jacassement bruyant, on reconnaît la Pie bavarde sans difficulté.
Classification
Chordata > Aves > Passeriformes > Corvidae. La Pie bavarde est un oiseau appartenant à l’ordre des passériformes, ou passereaux, et à la famille des corvidés. On connaît aujourd’hui 6 sous-espèces de Pica pica.
Caractéristiques physiques
La Pie bavarde est un oiseau de grande taille, d’une longueur de 50 cm pour une envergure allant jusqu’à 61 cm. Elle est dotée d’une queue longue de 20 à 30 cm, d’un bec puissant, de pattes et d’yeux noirs.
Ce corvidé est notamment caractérisé par un plumage noir et blanc aux reflets métalliques violet et vert. Les plumes sont blanches au niveau du ventre et des flancs, ainsi que sur la base des ailes, tandis que le reste du corps est noir.
Cris et chant
Le cri de la Pie bavarde est souvent comparé à un jacassement. Si son cri le plus courant est un simple “kiah” ou “kiak” sec et isolé, elle pousse également souvent une succession rapide de 4 à 8 notes particulièrement sonores “tcha cha cha cha cha chak”.
Pourquoi qualifie t-on la pie de bavarde ?
La pie est réputée pour son comportement vocal actif. Ces oiseaux jacassent généralement pour communiquer avec leurs congénères, établir des liens sociaux et avertir d’autres membres de leur groupe de la présence d’un prédateur ou d’une menace imminente.
Les pies sont également connues pour leur curiosité, et elles semblent bavarder tout en explorant leur environnement, peut-être pour exprimer leur excitation ou leur intérêt pour les découvertes qu’elles font.
En somme, la pie est bavarde à des fins de communication et d’expression, et son jacassement est une caractéristique intéressante de ces oiseaux intelligents.
Habitat et alimentation
La Pie bavarde est un oiseau omnivore qui vit fréquemment au contact de l’Homme. Hardie, elle se risque parfois très près des habitations, où sa méfiance la pousse à s’enfuir au moindre mouvement.
Répartition géographique
La Pie bavarde est une espèce largement répandue dans toute l’Eurasie. On la rencontre dans toute l’Europe de l’Ouest jusqu’à l’Extrême-Orient russe, ainsi qu’en Afrique du Nord.
Lieux de vie
La Pie est sédentaire. Seuls les jeunes oiseaux peuvent parcourir 20 à 30 km, afin de dénicher un territoire libre.
L’espèce se plaît dans tous les milieux ouverts et semi-ouverts. Parcs urbains, jardins privés, vergers, lisières de forêts et campagnes arborées… Sont autant de lieux de vie qui lui conviennent. Elle fait partie Les 10 espèces d’oiseaux les plus observées dans nos jardins.
Régime alimentaire
La Pie bavarde est omnivore. Elle consomme des graines et de petits fruits en petites quantités en fonction des saisons.
À la belle saison, son régime alimentaire se compose très largement d’insectes (coléoptères, lépidoptères, annélides…), mais aussi de petits vertébrés (lézards, petits amphibiens, œufs, poussins de passereaux et jeunes micromammifères).
Comportement et structure sociale
La Pie est un animal sociable qui chasse presque exclusivement au sol, où on la voit se déplacer par de grands pas suivis de petits bonds.
Vie sociale
Les couples de Pie bavarde sont pérennes. Mâle et femelle vivent ainsi ensemble toute l’année.
Grégaires la majorité du temps, les Pies forment de petits groupes vagabonds. Ils se rassemblent pour la toilette et pour la nuit, afin de se protéger des prédateurs.
En revanche, les couples deviennent territoriaux durant la période de reproduction. Aussi, les jeunes de l’année précédente quittent le groupe en fin d’hiver à la recherche d’un nouveau territoire.
Techniques de chasse
La Pie bavarde se nourrit avant tout au sol, et bien qu’omnivore, elle est surtout un prédateur.
Opportuniste et volontiers nécrophage, elle profite des animaux tués par les travaux des champs et des jardins, ou qui ont été accidentés sur les routes.
La Pie repère également les couvées et les nichées des petits passereaux dont elle aime manger les œufs et chasser les poussins.
Souvent présente dans les décharges et les lieux très fréquentés, elle y prélève les restes de repas et cache les surplus d’aliments pour se prémunir des jours de disette.
Prédateurs
Les principaux ennemis de la Pie bavarde sont les Accipiters, un genre d’oiseaux comprenant de nombreuses espèces de rapaces, dont les éperviers et les autours.
Par ailleurs, le Coucou et le Coucou geai parasitent les nichées de la Pie dans les régions méditerranéennes.
Reproduction
En raison de la sédentarité de la Pie bavarde et de ses couples pérennes, la période de reproduction de cette espèce commence tôt dans l’année. Mâle et femelle construisent leur nid ensemble.
Période de nidification
Les parades nuptiales ont lieu dès la fin de l’hiver et sont immédiatement suivies par la nidification. La construction du nid débute généralement au mois de mars, mais elle peut parfois être entreprise dès le mois de décembre.
Lieu de ponte / nid / naissance
La construction du nid nécessite jusqu’à 5 à 6 semaines de travail. Le nid est généralement installé à une dizaine de mètres de hauteur dans la partie supérieure des jeunes arbres feuillus et des conifères. Le peuplier d’Italie est un arbre particulièrement apprécié par la Pie pour sa nidification.
L’assise du nid est construite à l’aide de brindilles et de branchettes ligneuses et sèches, que le couple collecte au sol. La Pie utilise de la boue comme mortier pour faire tenir sa construction.
Le nid profond est ensuite tapissé de radicelles. Enfin, il est coiffé d’un dôme de protection fabriqué à l’aide de branchettes serrées et épineuses. Ce dôme est doté d’un orifice latéral permettant l’accès au nid.
La Pie bavarde pond une seule fois dans l’année, au cours du mois d’avril. La femelle pond 3 à 7 œufs gris-vert et tachetés de brun. Assurée exclusivement par la femelle, l’incubation dure en moyenne 16 à 21 jours. Pendant cette période, le mâle protège la nichée et se charge de nourrir de la femelle qui ne peut quitter le nid.
À noter : cette ponte unique peut être remplacée à deux reprises en cas de destruction.
Évolution des poussins
Après l’éclosion, les poussins sont nourris tour à tour par les deux adultes pendant 25 à 29 jours. Au bout d’environ 1 mois, les juvéniles sont donc prêts à quitter le nid, mais ils ne quitteront pas le groupe familial avant la fin de l’été. À l’automne, les jeunes intègrent les groupes de non-nicheurs jusqu’à la fin de l’hiver.
On reconnaît les juvéniles a leur queue plus courte que celle des adultes, au contour clair de leur œil, ainsi qu’à la couleur suie de leur plumage qui n’offre pas encore de reflets métalliques. De même, leurs plumes blanches présentent une teinte légèrement roussâtre.