Comment cultiver une plante comestible sauvage dans son jardin ?

Publié le 17 février 2023 par Nicolas.

Si vous êtes un jardinier attentif à son potager, vous avez certainement tendance à faire la chasse à ces plantes sauvages, souvent considérées comme des mauvaises herbes. Vous déployez des trésors d’énergie pour les éradiquer, binant et sarclant à tour de bras, ou paillant avec soin.

Et si vous considériez ces plantes sauvages comme des amies ? Certaines sont comestibles et peuvent agrémenter nos assiettes. Mes conseils pour cultiver des plantes sauvages comestibles.

C’est quoi une plante sauvage comestible ?

En botanique, une plante est dite sauvage lorsqu’elle pousse naturellement dans les prés, sur les talus, dans les sous-bois…

Elle n’est ni semée, ni plantée, ni cultivée, ni greffée par l’homme, elle pousse spontanément sans l’intervention de personne, à un endroit donné depuis des centaines d’années, sans avoir été introduite.

Parmi ces plantes qui poussent naturellement, certaines s’avèrent comestibles, c’est-à-dire qu’elles ne présentent aucune toxicité et peuvent être consommées, crues ou cuites.

Différentes parties de la plante sauvage peuvent être dégustées, des racines aux feuilles, en passant par les tiges, les fleurs ou les fruits. Elles peuvent être consommées telles quelles, intégrées à des sauces ou des desserts, préparées en infusions…

Les intérêts à cultiver des plantes sauvages dans son potager

Outre le fait que ces plantes sauvages apportent un peu de variété à nos assiettes, elles recèlent d’autres atouts au potager :

• Les plantes sauvages sont, pour un grand nombre d’entre elles, mellifères et nectarifères. Ainsi, leurs fleurs attirent les insectes butineurs auxiliaires et pollinisateurs qui y trouvent une réserve de nourriture et de pollen. Ces insectes sont très utiles au potager et participent à la pollinisation des légumes et des petits fruits. D’autres insectes trouvent refuge dans ces plantes sauvages qui participent au maintien de la biodiversité
• Certaines plantes sauvages limitent l’érosion et le lessivage du sol de par leurs propriétés couvre-sol
• Quelques-unes de ces plantes sauvages comme l’ortie peuvent se décliner en purins, décoctions on infusions pour protéger les légumes des ravageurs et les renforcer
• L’espace que vous leur réserverez ne demande aucun entretien particulier car ces plantes sauvages poussent toutes seules !

Les bienfaits des plantes sauvages dans l’assiette

Cultiver ces plantes sauvages dans son jardin pour les avoir à portée d’assiette présente de multiples avantages.

D’abord, c’est une façon de découvrir des saveurs inédites, méconnues, qui vont de l’amer à l’épicé, en passant par le poivré, le mentholé…

Au-delà de leurs saveurs, ces plantes sont très intéressantes d’un point de vue nutritionnel.

Elles sont en effet bien plus riches que nos légumes en minéraux et nutriments, vitamines, oligo-éléments, antioxydants, protéines… Beaucoup d’entre elles s’utilisent aussi en tisanes ou infusions pour leurs vertus médicinales.

Enfin, elles apportent de la couleur et de la diversité dans l’assiette.

Quelles plantes sauvages cultiver au jardin potager ?

Petit inventaire non exhaustif de ces plantes sauvages qui peuvent pousser aux côtés de vos légumes et petits fruits :

• L’ortie dioïque (Urtica dioica) : il est très riche en protéines et s’utilise en soupe, en sauce, en smoothies, en pistou, en gratins…Il est également très utile au jardin comme fertilisant du sol et répulsif contre les ravageurs. Ce sont les pointes qui sont meilleures
• Le pissenlit (Taraxacum officinale) : les feuilles se dégustent en salade, les boutons floraux à la poêle et les fleurs permettent de faire des confitures
• Le plantain (Plantago) : les feuilles hachées de cette plante médicinale très utilisée comme anti-inflammatoire sont délicieuses cuites, tout comme les inflorescences. Les graines ont une saveur d’anis
• La reine des prés (Filipendula ulmaria) : les boutons floraux, les fleurs et les fruits sont très parfumés dans les desserts
• L’ail des ours (Allium ursinum) : ce sont les feuilles qui sont les plus appréciées en pestos, sauces, smoothies…
• La bardane (Arctium) : les racines de cette plante rappellent le salsifis, les feuilles se mangent en poêlée
• Le chenopode blanc (Chenopodium album) : les feuilles, les tiges et les fleurs de cette « adventice” courante dans les jardins sont excellentes. En revanche, elle contient de l’acide oxalique, déconseillé pour les personnes atteintes de problèmes rénaux
• La pâquerette : les feuilles et les fleurs sont comestibles et délicieuses en salades
• La mauve (Malva) : tout se mange dans cette plante, feuilles, boutons floraux, fleurs et fruits
• La violette odorante (Viola odorata) : les fleurs décorent les salades, les feuilles se mangent cuites ou crues en salades
• Le pourpier (Portulaca oleracea) : les feuilles et les tiges s’intègrent facilement aux salades
• Le melilot (Melilotus officinalis) : les feuilles et les fleurs séchées apportent un parfum vanillé aux desserts

Comment les planter et les cultiver au potager ?

Certaines de ces plantes, parfois considérées comme des mauvaises herbes, poussent spontanément au jardin potager. D’autres peuvent se montrer invasives et il est préférable de les canaliser dans un espace protégé.

Quelques mètres carrés suffisent car ces plantes ne sont guère exigeantes.

Vous pourrez ainsi les cultiver à la manière d’une prairie fleurie. Pour limiter les risques d’invasion, la culture en pots ou en bacs est également possible.

Le plus difficile est de trouver des graines. Il est possible d’en acheter sur les sites spécialisés en ligne ou dans des jardineries. Mais le plus simple consiste à récupérer des graines dans la nature, sans arracher les plantes.

Les graines se sèment, au printemps ou en automne, dans une terre bien travaillée, additionnée de terreau et de sable. Vous pouvez aussi les semer en caissettes, terrines ou godets sous abri.

Ensuite, ces plantes sauvages ne nécessitent aucun soin particulier.

Vous pouvez juste les faucher au printemps pour éviter la prolifération. Là sera d’ailleurs votre principale préoccupation : les empêcher de pousser partout!